Colette Sadler (UK)
Colette Sadler imagine dans Learning from the future le remplacement du corps vivant par l’inanimé et réfléchit à la virtualité de sa représentation post-humaine. Dans univers de science-fiction, habite le prototype BODY A, une bio-machine hautement sophistiquée dont la gestuelle se révèle ultra rapide. Sans conscience d’elle-même, incapable de distinguer une intention propre d’une impulsion extérieure, BODY A conserve cependant une jolie apparence humaine. Le corps de la performeuse et danseuse Leah Marojevic est envisagé comme un simple réceptacle pouvant être rempli ou vidé d’un flux de données codées qui semble activer sa mise en mouvements, lui commander une danse fragmentée, la mobiliser dans un vertige d’algorithmes complexes. Appareil parfaitement contrôlé, BODY A est conçu pour la performance, son existence sera sans genre, sa servitude sans idéologie. Mais la chorégraphe anglaise injecte avec adresse un conflit entre le virtuel et le réel, entre l’artificialité robotique et des résurgences du corps primitif, convoyant les spectateurs des bancs de la fascination vers les rives de l’émotion et de la poésie.
Prix du public du concours PODIUM 2021. Le concours PODIUM est soutenu par le Ministère de la Culture, la DRAC Auvergne – Rhône-Alpes, la Région Auvergne-Rhône-Alpes, le Département de l’Isère et la Ville de Grenoble.
(...) Dans cette chorégraphie littéralement pénétrante et mise en scène par la Berlinoise d’adoption Colette Sadler, le corps est une machine de virtuosité. À l’instar de l’utilisateur totalement dépassé par la complexité interne d’un programme, d’une application ou d’une machine à laver, la chorégraphe ne cherche pas à montrer ici la machinerie ou la virtuosité, mais plutôt une synthèse des deux. Le corps du futur que la Britannique Colette Sadler présente ici est une machine tellement contrôlable et performante que le spectateur peut s’attendre à ce qu’un tel corps soit privé de genre, modeste sans être fier et asservi sans idéologie. C’est un corps qui mérite une ovation. Arnd Wesemann dans Tanz, Août 2017
(...) Un rituel à la fois saisissant et nécessaire. (...) L’intelligence de l’humanité semble culminer dans les rayonnements qui émanent de cette forme – quelle raison d’être, quelle possibilité sont données au corps dans sa matérialité ? Avec sa chair, son poids, ses membres, sa tête ou ses mains ? La danseuse continue à danser ; à rouler, à tourner, à se tordre. Une série de gestes incroyablement rapides – des mains qui se chassent l’une l’autre – la technologie serait-elle en train de s’éprouver elle-même ? Paul Hughes, exeunt magazine, Septembre 2017
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